vendredi 29 juin 2012

Derniers instants à Kyoto - 29 juin

Me voilà arrivée au terme de ce voyage après une dernière demi journée à Kyoto. Ca aura d'ailleurs été la plus chaude du séjour japonais. Ca tombe bien: j'ai 30kg de bagages à trimballer ! (NB: je suis partie avec 9). Mais comme le ryokan Kikokuso, en plus d'être charmant, a des propriétaires géniaux, ils m'ont emmenée à la gare en voiture ! Je leur en suis tellement reconnaissante.

Je ne vais pas vous faire le coup du "c'était génial j'ai rencontré plein de monde vu plein de choses": vous le savez, et c'est tellement bateau. Alors plutôt que de m'extasier sur les visites de ces dernières semaines encore et encore, continuons un petit bout de route ensemble à propos de ces deux derniers jours.
Dejà un batiment qu'il faut absolument visiter à Kyoto, et qui est un peu trop oublié à cause des nombreux temples "àvoirabsolument": le chateau Nijo-jo, achevé en 1628.

Le lieu est déjà d'une grande importance historique puisque c'est ici que le quinzième Shogun du clan Tokugawa rassembla les seigneurs féodaux en octobre 1867 et déclara que la souveraineté revenait à l'empereur, mettant fin à 270 années de règne militaire Tokugawa. Evénement capital ! il marque en effet la fin du Moyen-Âge japonais et l'entrée dans la modernité de l'ère Meiji.

Au delà de ça l'interieur est absolument sublime: certes nous ne sommes pas à Versailles, il n'y a "que" 800 tatamis (ma chambre en fait 4,5) et on est au Japon, ce qui signifie aussi Sobrieté, avec un grand S, oui. Pas de meubles donc. Mais tous les panneaux et portes sont dorés à la feuille d'or et ornés de peintures de Maitre, laissant se succéder grues blanches, ruisseaux, cerisiers, pins, rizières et pivoines dans les diverses salles où étaient reçus les visiteurs.
Aucune photo admise (mais j'ai triché...) alors c'est dur de vous retranscrire ça. L'ambiance est très particulière: tous les murs "extérieurs" sont des portes coulissantes à la japonaise, avec le papier de riz, ce qui laisse pénétrer une certaine lumière douce dans l'intérieur du palais. Dedans, aucun système électrique, on est baigné par les dorures foncés qui peinent à briller avec la faible lumière. Pour ajouter un peu de charme à tout ça le visiteur évolue sur un "parquet rossignol": il construit de telle sorte que le moindre pas dessus fait crisser les lattes du bois, celles-ci émettant un son semblable au pépiement d'un oiseau. Ce plancher a été construit pour détecter tout intrus ou assassin potentiel qui aurait voulu s'infiltrer dans l'enceinte du palais. Génial !

Après vous pouvez faire une ballade dans les jardins du chateau qui sont très agréables, avec plein de petites compositions de pierres, ruisseaux et des arbres partout.

J'ai ensuite sautée dans un bus pour repartir explorer les ruelles de Gion, l'ancien quartier de Kyoto dont je vous ai déjà parlé. J'ai découvert un petit canal que j'ai suivi tout du long pour arriver dans le dernier musée de mon séjour. Un musée minuscule mais avec des émaux, des laques, des porcelaines satsuma et des netsuke en bois d'une qualité incroyable. Et eux ils avaient des publications en anglais !! Mais je crois que je suis déjà bien chargée, et je vais réflechir avant d'avant d'acheter un livre à 210€.
Je me suis accordé une pause "matcha glacée" tant le soleil tapait dans les rues (une vraie découverte le thé matcha aux glaçons: c'est super bon !)

Voilà après tout ça il a fallu reprendre le train et trimballer mes affaires au Kansai Airport Washington Hotel où je vais passer ma dernière nuit, au 15ème étage, avant de prendre mon vol demain à 9h30.
Aha bien sur ça c'est SI j'ai pas de problème avec l'avion ! Car comme vous l'aurez lu ici j'ai une mega pousse avec les avions... Billet introuvable, vol retardé, puis annulé, avion qui fait demi-tour ou ne décolle pas parce qu'il a gelé... Bref, si je suis à Paris demain et à l'heure, ça tiendra un peu du miracle.
Mais je ne veux pas me faire oiseau de mauvaise augure non plus !

Et même si ce reportage au jour le jour se termine, ne partez pas ! Car je vais abreuver et faire déborder ce blog de photos dès que je serai rentrée. Il ne restera pas en plan, et vous non plus.

En attendant bon week-end à tous :)

Céline.




jeudi 28 juin 2012

Kaiseki - 28 juin

Mon dernier vrai repas japonais va faire l'objet d'un post à lui tout seul tant il le mérite.
Plongeons ensemble dans la haute gastronomie japonaise, élevée au rang d'art: le kaiseki.

La suite de l'article ici







mercredi 27 juin 2012

Kyoto, seconde partie - 27 juin

Mon petit problème logistique s'étant réglé par l'achat d'une valise (China Eastern Airlines m'autorisant deux bagages de 20kg!) j'ai pu reprendre mes visites.

Direction le nord-ouet de Kyoto cette fois-ci, pour aller admirer le Kinkakuji (ou pavillon d'or). Petite histoire: en 1397 Yoshimitsu (shogun du coin) achète le site et commence à y construire une villa en faisant de son mieux pour en faire un lieu exceptionnel, destiné à accueillir plusieurs reliques bouddhistes. Il y réside jusqu'à sa mort. Après son décès et conformément à ses volontés, son fils Yochimochi en fait un temple Zen.
Le temple a été brûlé plusieurs fois pendant la guerre d'Ōnin (1467-1477) et seul le pavillon d'or a survécu. Le jardin a cependant gardé son aspect de l'époque. En 1950, le Pavillon d'or a été entièrement incendié, par un moine fou et le bâtiment actuel, reconstruit à l'identique, date de 1955.
En 1987, il a été rénové et a reçu une nouvelle couche, cinq fois plus épaisse, de feuilles d'or.

D'un point de vue architectural, c'est un bâtiment harmonieux et élégant mais surtout très interessant car il regroupe trois types d'architectures différents :
- Le rez de chaussée est de style Shinden-zukuri, le style des palais de l'époque Heian (794-1185).
- Le premier étage suit le style Buke-zukuri des maisons samouraïs.
- Le deuxième étage est de style Karayō, celui des temples Zen.

C'est super joli et à l'arrivée devant le lac et le pavillon on est subjugué. Le pavillon est absolument superbe.
Meme si bien vite les hordes d'écoliers bruyants vous gache tout plaisir et vous font accélerer la marche pour les éviter...
J'ai pris ensuite la direction du Ryoanji, temple Zen un peu plus à l'ouest et surtout connu pour son jardin de pierre qui daterait de la fin du 15ème siècle.
Le jardin se compose simplement d’un lit de graviers de kaolin (qui sert à faire la porcelaine!) finement ratissé, sur lequel sont disposées 15 roches basaltiques entourées de mousse. Elles sont réparties en 5 groupes et les pierres ont été agencées de telle sorte qu’il n'est pas possible de voir les 15 pierres en même temps, d’où que se trouve l’observateur.
Le kaolin ratissé symbolise l’océan, les rochers les montagnes.
Ce n'est pas bien grand mais quelle serénité se dégage de là ! Et puis autour du temple il y a un grand parc, que les gens font au pas de course puisqu'ils ne viennent que pour le jardin, et c'est dommage... J'ai donc pris mon temps et me suis retrouvée face à des temples plus petits, un dagoda blanc sous les érables, et sur des chemins au bord du lac plein de nénuphars. C'était très chouette (et ombragé: tant mieux car il fait soleil et 30 degrés).

Ensuite changement de décor: je suis allée explorer la gare de Kyoto, batiment ultra moderne rempli de boutiques - car il fallait bien que je ramène autre chose que des kimonos, comme des trucs à boire et à manger par exemple.
Du 11ème étage, coucher de soleil sur la ville. La Kyoto Tower s'illumine doucement. Je pars retrouver mon hotel pour une dernière nuit car demain je change: je passe mes deux dernières soirées kyotoïtes au ryokan Kikokuso, établissement un peu plus haut de gamme et qui s'annonce merveilleux.

Je ne devais pas être déçue puisqu'en arrivant ce matin je découvre cette petite habitation et ses adorables propriétaires. Quand j'ai reservé (il y a bien 4/5 mois) ils s'étaient excusés car il ne restait qu'une "petite chambre avec petite vue sur jardin"; moi je voulais absolument aller là bas n'ayant lu que des critiques élogieuses, et puis voyageant seule, je m'en moquais que ça soit petit... Et en fait ça n'est pas petit du tout !! J'ai même un balcon. Encore un mystère japonais.
Un petit pont au rez de chaussée laisse entrevoir le ruisseau et ses gros habitants (des carpes énormes) et donne accès au premier étage et ses chambres traditionnelles. C'est trop mignon !
Et puis une chose va me manquer c'est certain: l'odeur des tatamis. C'est super agréable.

Ne pouvant intégrer ma chambre immédiatement je pars en ballade dans le jardin japonais juste en face : le Shosei-en. Il manque un peu d'entretien, et c'est surprenant pour le Japon! mais ça reste un bel endroit, aves ses ponts de bois, ses maisons de thé.
Il a ensuite fallu trouver une table pour déjeuner et là j'ai fais ma première vraie entorse au régime japonais: je suis allée manger chez des thaïlandais.
Mais la cuisine thaï est ma préferée-de tout-le-monde-entier et je n'ai pas regretté: ces saveurs coco, curry vert et basilic étaient un délice.
Ensuite grande promenade dans le quartier commerçant: marché aux poissons, shopping center, salles de jeux, magasins de vêtements (qui débordent de monde: ici aussi les soldes ont commencé), beaucoup de gens partout, les kimonos croisent les lolita pop et les jeunes aux cheveux hirsutes. Bref c'est le bazar et c'est sympa.

Fin de la journée et retour dans mon petit ryokan: accueil avec un thé sencha bien chaud et une petite patisserie à l'azuki (haricot rouge)... je sens que je vais me plaire ici !
Pour terminer mon séjour en beauté j'ai reservé pour demain un petit déjeuner ET un diner japonais (de style kaiseki, avec de nombreux petits plats). Photos à venir ;)

A plus tard !

lundi 25 juin 2012

L'erreur du 25 juin

Déja qu'en temps normal, en France, les brocantes c'est un peu le piège pour moi, il faut imaginer ce que ça peut être au JAPON. Où on trouve plein de kimonos d'été en soie à 10, 20, 30€.

Heureusement les brocantes ne s'improvisent pas à chaque coin de rue ! Ce n'est pas comme chez nous où dès les premiers rayons de soleil elles fleurissent hop hop hop, non, ici elles sont organisées méticuleusement.
Par exemple, à Kyoto, c'est une fois par mois, le 25.

Et ne serait-on pas le 25 aujourd'hui ?
Damned !

Ne reste plus qu'à savoir comment je vais ramener tout ça...