mardi 5 juin 2012

Takayama, Furukawa, Kamikochi: campagne et Alpes japonaises - 5 juin

Fini les buildings, me voici perdue à 4h et quelques de Tokyo dans la petite ville de Takayama, surnommée "petit Kyoto".
Je suis arrivée par le super train japonais (et j'ai acheté un bento pour 3,20€ à faire palir tous les mauvais sandwichs SNCF), sous la pluie mais bon il a fait beau les lendemains.

Les alentours de la ville sont occupés depuis la période Jōmon, il y a environ 8000 ans. Elle est devenue la capitale de l'ancienne province japonaise de Hida. La ville est réputée pour le travail du bois. Ses charpentiers (parmi les meilleurs du Japon) ont contribué à la construction de Nara et de Kyōto. L'origine de ces charpentiers provient du fait que la ville ne pouvait pas payer d'impôts en riz à cause d'un climat qui rendait difficile la production; le gouvernement a exigé que ses ouvriers participent à des chantiers de construction dans tout le pays. Et on ne rigole pas avec le bois à Takayama... L'adorable propriétaire de la Tomaru Guesthouse s'est chargé de monter tables, estrades et portes par lui même; on trouve partout en ville des boutiques qui vendent du très beau mobilier. Même les laques de Takayama sont uniques en leur genre: les veines du bois sont visibles, etfont même parti du décor; peu de pièces sont peintes on privilégie la couleur naturelle du bois. C'est très beau (et très cher).

Une autre chise très connue dans la région: le boeuf de Hida. L'un des meilleurs du Japon avec celui du Kansai. Egalement, Takayama produit un saké d'excellente qualité grâce à la bonne qualité du riz de la région et de l'eau minérale des montagnes.
Il faut savoir que le saké c'est pas le truc fort et affreux qu'on vous sert en digestif dans les restaurants chinois (qui est en fait du baijo, 56 degrés), mais un alcool de riz produit comme de la bière, par fermentation répétée, avec un degré alcoolique entre 14 et 17.
J'en ai gouté un, opaque, blanc car non filtré, absolument immonde - le pire truc bu dans ma vie.

Et puis à 15 minutes de Takayama, il y a Furukawa. Une toute pitite ville où je pensais passer la journée, mais c'était tellement petit qu'en deux heures j'en avais fais le tour. C'est super mignon, il y a des canaux plein de carpes dans le centre ville, de vieilles maisons à colombage et comme on est en plein dans la saison des iris, la ville en est remplie, ponctuant de violet toutes les rues.
Rentrer plus tôt que prévu m'a permis de visiter Takayama un peu plus et c'était chouette. J'ai découvert de beaux cimetières dans les bois, des quartiers préservés plein de temples et puis une grande colline qui donnait une jolie vue sur la ville. 3h de ballade sympathique sous un beau soleil. Puis retour à la guesthouse: ce soir c'est Hida Monday, en fait chaque lundi les proprios réunissent une dizaine de personnes (des hotes, des habitants, de nouveaux arrivants, des proprio d'autres hotels), chacun amène à manger/à boire et ça papote. Bon mon japonais n'est pas au top mais on s'en sort entre japonais, anglais... Et espagnol.
Après une soirée riche en umeshu (alcool de prune, 14 degrés), un bon somme. Car le lendemain on se lève tôt pour découvrir Kamikochi !

Kamikochi c'est un plateau qui longe la riviere Azusa sur 15 km dans le parc national de Chubu-Sangaku. Ce n'est donc pas une ville mais un beau lieu de randonnée. Un des plus beaux que j'ai pu visiter. Je suis arrivée assez tôt le matin (il faut compter 2h de bus depuis Takayama) et j'ai randonné 3h. Le chemin est bien balisé, c'est presque toujours plat, et les points de vue sur les montagnes ou la rivière sont plutôt extraordinaires. L'eau est d'une clarté absolue, teintée de turquoise sur des fonds de galets gris clairs; le tout entouré d'une nature sauvage, et à cette heure-ci assez calme (quand j'ai quitté les lieux vers 13h30 des bus de touristes venaient de débarquer).
A un moment, seule sur mon sentier de planches en bois, j'aperçois une grosse forme marron assise dans la partie asséchée du lit de la rivière. Je me dis que ça doit être un castor - un gros castor - et je commence à changer d'objectif pour avoir un zoom plus efficace. Quand tout à coup l'animal tourne la tête et là Oooh un singe !! Le temps de finir ma manip sur l'appareil, il avait disparu sans que j'ai pu prendre la moindre photo. Un peu dépitée je reste là à guetter les bords de l'eau... Quand tout à coup, à quelques mètres, des pattes s'accrochent et se hissent sur le bord des planches ! Le singe s'assoit et prend la pose le temps de deux photos. J'ai pas osé trop m'approché parce que je ne savais pas si ils étaient agressifs ou pas (a priori, non) mais c'était une jolie rencontre. J'ai continué ma route toute contente et tout fière.
Après cette bonne marche je me suis arrêtée au Hirayu no Mori: un onsen génialissime avec pas moins de 10 bains naturels différents. Ca sent un peu le souffre et la population n'était pas très très jeune, mais on n'était pas beaucoup et les bassins étaient vraiment super. 40, 65, 75 degrés... Ou bien 15. Un sauna et des eaux claires sur pierre noire ou bleutée/blanc, sulfureuse ou limpide, différentes profondeurs, couleurs, des plantes partout, bref pour une première vraie expérience onsen c'était génial. J'y ai passé une heure et ça détend bien. Question bonus aux petits chimistes: pourquoi ma bague en argent à virer or foncé pendant le bain ?


Je vous laisse avec pas mal de photos, le problème étant que je ne décide pas de l'ordre dans lequel elles apparaissent... À vous de deviner où a été pris tel ou tel cliché ;)

2 commentaires:

  1. bien les photos - bien le plateau - le temps on dirait le pays basque ....sauf que là ici fait beau mais cest pas ça d'habitude;
    profites bien et bises au singes, cest pas pire qu'un chat .....

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  2. parceque ces't pas de l'argent mais du plaqué; ensuite devait y avoir un reactif metaux dans l'eau; bises

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